Julie, peux-tu te présenter en quelques lignes?
Je m’appelle Julie, j’ai 34 ans et j’ai fondé il y a 6 mois m a p i e l , une marque de soins naturels revisités, fabriquée en France et pour toute la famille.
Je suis mariée à Romain et nous avons deux enfants: Armand 6 ans et Marni 2 ans.
Comment vas-tu en cette période insolite? Comment vis-tu la situation actuelle liée au Covid 19?
Nous allons tous très bien à la maison. Il me semble qu’il m’a fallu une petite semaine pour m’adapter à cette crise. Je crois qu’au début, j’ai eu du mal à appréhender ce changement radical de vie: de rester à la maison tous les quatre. J’avais peur de perdre patience avec les enfants et de ne pas réussir à gérer le travail et toutes les échéances. Nous vivons à côté de Paris dans un appartement certes grand; mais nous n’avons pas d’extérieur, donc gros coup dur sur le moment. Mais je pense que rapidement j’ai complètement accepté la situation. J’ai de suite arrêté les envois pour mes clientes en expliquant que je voulais me préserver et aussi éviter que les liniments se perdent. Je me suis faite à cette nouvelle vie à quatre dans une sorte de bulle. Nous avons la chance de n’avoir personne touché et c’est ce qui m’anime chaque jour, c’est un peu un mantra même: la santé avant tout. Bien entendu, il y a des moments plus compliqués où j’aimerais être seule, ne pas être sollicitée par les enfants et sortir reprendre son quotidien, cette zone de confort. Malheureusement nous ne pouvons pas; alors je préfère voir le positif et me dire à chaque moment où je doute (car évidemment je me suis demandé comment m a p i e l se porterait après) que je passe un moment insolite avec ma famille et que cela nous marquera à vie, mais dans le bon. J’ai commencé la méditation et le yoga quelque temps avant le confinement et je dois avouer que c’est un réel coup de coeur et ces pratiques quotidiennes m’aident énormément. Et quand ça ne va pas, je lâche prise, j’accepte totalement d’être moins bien, je doute pleinement et on en parle autour d’un bon verre de vin.
Pour quelle raison as-tu voulu fonder m a p i e l ?
Je suis psychologue de formation spécialisée en périnatalité (donc toutes tes questions me plaisent!). Après avoir travaillé dans différents champs (massage du bébé, autisme, relaxation etc), j’ai souhaité me reconnecter avec ma créativité et travailler autour du soin mais autrement. Je crois que je me suis un peu épuisée psychiquement en travaillant dans les thérapies pour enfants autistes. Mais c’est véritablement en devenant maman que tout a cheminé.
Armand avait 4 ans et demi quand j’étais enceinte de sa petite soeur et j’utilisais toujours du liniment car je trouvais ce produit hyper intéressant; j’étais frustrée sur deux points: le premier était que l’odeur me repoussait (on adore ou on déteste l’huile d’olive en soin corporel généralement!) Et le second était sa texture que je trouvais aqueuse, très visqueuse ou trop grasse quand le produit déphase trop. C’est sur une plage (nous avons vécu 3 ans à Nice) que je me suis demandé si je ne pouvais pas imaginer un liniment différent: un liniment sans huile d’olive qui serait un soin corporel hydratant pour tous; pour consommer mieux, moins et tous ensemble. Après l’idée d’une gamme s’est imposée à moi, et on y travaille toujours.
C’est ainsi que m a p i e l est née: une nouvelle marque de soins cosmétiques naturels fabriquée en France et pour toute la famille.
La définition de l’entreprenariat selon toi?
J’ai plutôt une série de mots ou expression qui me vient en tête pour illustrer ce mot aussi enrichissant que vertigineux !
Accomplir un rêve avant tout, créer, croire en soi, se lancer, avoir une idée, se remettre en cause sans cesse, se jeter dans le vide, avoir envie de changer les choses à un moment donné, créativité, connexion avec son moi profond et enfin passion, car sans cela; l’entreprenariat n’a pas lieu d’être.
Ta plus grande joie depuis la création de m a p i e l?
Je vais être mauvaise élève mais je t’en donnerai deux… 🙂
La première est le jour où on m’a dit que le test était bon pour notre liniment et que nous pouvions lancer la suite des tests. Il faut savoir qu’en cosmétique la phase de test est longue, réglementée et parfois sinueuse. Cela a été le cas pour notre liniment n°1. Nous avons recommencé plusieurs fois pour que le produit soit parfait à nos yeux et évidemment sur le plan sanitaire et réglementaire. Je crois même avoir versé une larme en me disant « enfin, c’est bon on le tient! » Cela faisait plus d’un an que je travaillais dessus; depuis la conception à ce moment là.
Une joie que j’ai en tête, et non des moindres, c’est celle que je ressens à chaque remerciements, mots ou photos de la part des clientes. A ce jour je n’ai jamais reçu de commentaire négatif et pour moi c’est une immense fierté. Cela me prouve chaque jour malgré la bataille de l’entreprenariat (et encore plus dans ce contexte du Covid-19) que m a p i e l fait sens et a sa place.
Et ta plus grande déception?
Aujourd’hui, je n’ai pas eu UNE déception majeure mais plutôt quelques désagréments où je me suis dit « Mince…allez on y va, on va y arriver »!! Donc quelques aléas liés à l’entreprenariat tout simplement. C’est aussi valable aujourd’hui pour cette crise du Covid 19.
As-tu eu un déclic qui t’a donné envie d’être mère?
J’ai toujours senti un profond désir de maternité et ce depuis très jeune. Mon parcours de psy et la spécialisation en périnatalité n’est pas non plus un hasard. Le déclic a été de rencontrer évidemment mon mari. C’est lui qui a impulsé la décision même si on en parlait souvent tous les deux.
As-tu voulu connaître le sexe de tes enfants avant l’accouchement?
Au début non absolument pas! Mais Romain lui c’était l’inverse. Je n’arrêtais pas de le baratiner avec mes théories de psy du « bébé fantasmé et non le genre! » Puis il m’a exposé son ressenti en insistant sur l’importance que cela avait pour lui qui ne vivait pas la grossesse physiquement: c’est là que j’ai compris encore plus la différence entre cette expérience homme-femme de la grossesse. Je ne voulais pas qu’il soit mis à mal donc j’ai dit OK. Une fois que l’idée avait germé dans mon esprit je n’attendais plus que l’écho de morpho pour connaitre le sexe du bébé! Pour ma fille Marni, idem, j’avais vraiment envie de savoir.
La maternité a-t-elle révélé un point en toi?
Sans doute ma capacité à penser à les protéger et à les faire passer avant moi. C’est assez inédit quand on y pense finalement, on est individualisé et centré sur soi pendant très longtemps, puis un jour, la parentalité bouleverse cette nature humaine: l’autre devient l’évidence pour laquelle on déplacerait n’importe quelle montagne.
En trois mots, comment décrirais-tu chacun de tes enfants?
Comme je dis toujours Armand est mon premier, mon aîné et Marni ma petite dernière. Chacun sa place et en harmonie.
Armand est particulièrement bavard! C’est est un charmeur, drôle et à la fois il a un côté artiste et sensible. Il est très câlin, j’en profite beaucoup car je pense que cela va s’estomper avec l’âge…
Marni, est vivante et très focalisée sur le langage qui, à son âge, est vraiment riche et développé. On a vécu une histoire toute les deux pendant ma grossesse, et je pense que c’est ce qui la rend en partie comme cela aujourd’hui. Elle est très très câline et à la fois a son caractère, elle ne se laisse pas faire avec son grand frère. Ils ont une relation vraiment attachante (bon parfois moins en période de confinement …!) Armand veut sans cesse la protéger.
La qualité de tes enfants que tu admires le plus?
Leur faculté d’adaptation envers et contre tout, et leur naïveté poétique.
La ou les valeurs transmises par tes parents que tu souhaites à ton tour transmettre?
Qu’ils peuvent tout nous dire et que nous serons toujours là pour eux.
Pour toi, être mère, c’est…
…aimer, se dépasser, apprendre sans cesse, se réinventer, se découvrir et aimer par dessous tout.
Quel est le meilleurs souvenir depuis la naissance de tes enfants?
C’est difficile comme question. Je donnerais tout pour revivre chaque accouchement. J’étais pourtant terrorisée même la deuxième fois. Mais je dois dire que ce sont les meilleurs moments de ma vie. J’ai eu deux accouchement express et de rêve. La découverte de leur visage quand on nous les présente reste pour moi le moment le plus fort de toute ma vie. C’est hyper cliché, mais tellement vrai! J’ai trouvé aussi très cool de ne pas être blasée par les premiers fois de Marni, j’avais tendance à penser qu’ au deuxième enfant on ne vivrait pas aussi intensément ses premiers pas ou son premier mot; mais c’est faux: extase totale comme pour Armand!
Ton pire souvenir?
J’ai perdu mon frère lorsque j’étais enceinte de Marni et cela a été clairement la plus grosse épreuve de ma vie. Il est parti rapidement d’une maladie et j’ai dû trouver la force de mener à bien ma grossesse sans qu’il y ait un quelconque poids sur les épaules de ma fille. Dès que j’ai su que j’étais enceinte je lui ai parlé avec des mots simples; pour que ce bébé entende l’intention: ce dernier n’avait rien avoir avec ce chagrin colossal dans lequel il pourrait vite se noyer. Aujourd’hui Marni va extrêmement bien, elle est ancrée et bien dans ses baskets. C’est une douce fierté pour une moi d’avoir réussi cette mission; car on sait très bien que deuil et grossesse sont les pires ennemies.
Qu’est ce que tu préfères en toi en tant que maman?
Peu-être ma façon d’aimer jouer, inventer et dessiner avec eux.
Y a-t-il un point sur lequel tu souhaites t’améliorer en tant que mère?
Moins douter et accepter que tout ne soit pas simple.
Qu’est ce que tu aurais aimé savoir avant d’être mère?
Rien! Je trouve ça cool d’apprendre en même temps qu’eux, c’est avec eux que l’on devient parent.
Aimerais-tu partager une astuce qui t’a aidée dans ta maternité?
Parler, parler et toujours leur parler. Enfin plutôt « mettre des mots » et vraiment pour l’avoir vécu, le pouvoir des mots est fantastique.
Ce que tu préfères dans la maternité:
La relation corporelle, le peau à peau, les câlins, les rassurer, les coucher en respirant leur odeur.
L’endroit où tu aimes aller en famille?
Retourner dans la région de Nice. Celle-ci a volé notre coeur, et nous retournerons vivre la bas d’ici peu!
Comment décrirais-tu le père de tes enfants?
C’est un super papa, vraiment! Il m’épate régulièrement et avec le confinement je le vois au jour le jour : avec eux, il est extra. C’est un papa poule, sur ça on se ressemble beaucoup. Il est très très patient (plus que moi!) et peut s’allonger pendant une heure pour une bataille de guili avec Armand, ou en jouant à la dinette avec Marni et ses poupées. Le confinement lui va super bien car il profite beaucoup plus des enfants, habituellement il les voit moins la semaine.
Quel est son rôle dans votre équilibre familial?
Il est très impliqué dans notre famille; par exemple je peux l’appeler un mercredi matin pour qu’Armand lui raconte son entrainement de sport, il sera toujours disponible pour ce genre de petits moments qui sont importants pour les enfants. Il dépose chaque matin les enfants à l’école et à la crèche, ce depuis toujours, et je vais les récupérer le soir. Il a un côté rassurant et canalisateur, avec un grain de folie pour jouer comme un enfant!
La clé selon toi pour préserver son couple avec l’arrivée d’un enfant:
Des moments rien qu’à deux, sans cela on peut glisser dans une routine et des enjeux parentaux. On a toujours essayé comme on pouvait de se libérer des petits moments à deux (restaurant, petits we, cinéma).
As-tu un livre, série, film, podcast à partager?
J’ai eu un énorme coup de coeur pour le premier roman de Thibault Bérard « Il est juste que les forts soient frappés », ce livre m’a profondément retournée, j’ai littéralement adoré la justesse du texte de l’auteur qui est un homme: Comment un homme peut il aussi bien écrire « la femme »? Je le conseille à tout le monde, même les hommes!
J’ai été dérangée par «Le Consentement » de Vanessa Springora, mais à juste titre et j’ai vraiment aimé ce livre, malgré la cruauté de cette histoire malheureusement vraie.
Je suis une vraie Addict des séries, on ne regarde plus la télévision sauf des séries ou bons films. Coup de coeur absolu pour Joker cette année.
J’écoute moins de podcast avec le confinement car je lis beaucoup plus, mais sinon j’aime écouter Génération XX, Le Gratin, Milk and Mamma, Beauty Toaster, et pour les enfants: Une histoire et Oli et les Petits curieux.
As-tu une recette que tu aimerais partager?
Un dhal de lentilles corail au lait de coco: un pur délice. On fait cuire les patates douces avec les lentilles corail dans un bouillon de légumes. On mixe le tout, on ajoute le lait ou crème de coco et c’est prêt! La touche qui change tout le plat c’est le citron vert à gogo, la coriandre et le sel de guérande.
Mon granola maison: flocons d’avoine, fleur de sucre de coco, huile de coco, noix de coco râpée, sel, graine de sésame, le tout au four à 150 dégrés le temps que cela dore gentiment.
Un mot sur “un nid dans les nuages”/ un coup de coeur en particulier?
J’ai de suite beaucoup aimé la poésie qui se dégage de ton univers Emilie.
Les couleurs, le logo et le ton employé. Je trouve que le concept est différent des box du moment puisque l’on se concentre sur une parenthèse dans la vie d’une femme: la périnatalité.
Si je devais craquer pour un produit de l’e-shop ce serait les assiettes en céramique j’adore! J’aime beaucoup aussi le radis et la cerise en jouet de bain!
Un immense merci Julie de nous avoir partagé les débuts de ton expérience entrepreneuriale et la vision de ta maternité. Bravo à toi pour ton merveilleux liniment et cette ingénieuse idée de transformer ce produit du quotidien du bébé en un soin pour toute la famille! Je vous invite à le découvrir ICI
Merci à vous d’avoir pris le temps de lire ces mots, en espérant qu’il vous ont transportés dans de doux souvenirs ou dans une belle projection ♡
Emilie.
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